ÉDITORIAL — Le pouvoir d’achat des Ligériens

Lorsque nous relisons ce que nous projetions de faire si le Front national (FN) gagnait la présidence du conseil régional des Pays de la Loire, en 2015, et ce qui a été entrepris par nos élus, depuis, nous pouvons nous dire que nous avons encore plus raison sur bien des sujets en 2019 qu’avant la nouvelle mandature. Quatre ans plus tard, nous percevons rétrospectivement notre approche des choses comme visionnaire, bien qu’elle était moquée à l’époque. Elle s’est pourtant avérée réaliste. Et elle aurait gagnée à être entendue, pour que notre région soit gérée de manière plus pacifiée et responsable.

Nous étions les premiers à prendre en compte certaines thématiques prioritaires d’aujourd’hui, à commencer par le pouvoir d’achat. « Gouverner, c’est prévoir. », dit-on. Or, la majorité LR-UDI de Bruno Retailleau et Christelle Morançais ne semble pas avoir assez prévu les choses…

Notre volonté première est de préserver la solidité financière de la Région, de réduire le volume d’autorisations de programmes (AP), de maintenir un haut niveau d’investissements, de freiner l’endettement. C’est à ce prix que les Pays de la Loire pourront sortir de la spirale infernale de dépenses publiques excessives.

Un euro dépensé doit être un euro utile. « Mettre fin aux gaspillages du budget régional, c’est un budget de rupture avec la dette systématique », écrivions-nous ainsi en introduction de notre projet régional, en 2015. Force est de constater qu’en trois ans, trop peu de choses ont été entreprises en ce sens par la nouvelle majorité de centre-droit.

La rigueur budgétaire est notre leitmotiv : mais, la vraie rigueur. Avec le Rassemblement national, le budget de fonctionnement serait réduit, et les contrats signés par la Région, renégociés. Le tarif des cartes grises et la part régionale de la taxe TICPE sur les produits énergétiques seraient revus à la baisse, comme vient encore de le proposer notre conseiller régional Samuel Potier en décembre dernier, sans toutefois que la majorité ne l’approuve. Les projets délirants — du type 390 000 euros pour une étude sur la solidité des biscottes, 500 000 pour le logo du nouveau label transports Alléhop, une politique ambitieuse de big data mais ne créant aucun emploi, ou le financement de voyages à moto aux États-Unis — doivent maintenant appartenir au passé.

Tout n’est cependant pas négatif. Ainsi, la politique régionale en faveur de l’innovation, de l’enseignement supérieur ou des entreprises, de même que de la recherche, nous semble plutôt satisfaisante. Nous avons réussi à faire venir la majorité sur nos positions, afin d’éviter autant que possibles les subventions, leur préférant des emprunts à taux réduit. Nous nous réjouissons également d’avoir incité la majorité à réviser son contrat avec l’Université de Nantes. Nous soutenons la recherche, notamment quand elle est dirigée pour trouver de nouveaux traitements contre des maladies. Mais nous émettons des doutes quant à l’aspect éthique de certaines d’entre elles. À l’initiative de Marie Genevrey, nous avons ainsi proposé à plusieurs reprises qu’une charte condamnant et interdisant la manipulation des embryons humains et la maltraitance animale soit signée par les chercheurs et les laboratoires, ce qui a toujours été refusée par la majorité de droite, qui préfère se cacher les yeux.

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