Conseil régional, session de mars 2022


Intervention de Gauthier Bouchet au conseil régional des Pays de la Loire, en séance du 24 mars 2022, sur le réseau ferroviaire régional.

VERBATIM

Madame la présidente, mes chers collègues, tout d’abord, la mise au vote de la nouvelle convention d’exploitation régionale TER 2021-2031 appelle de notre part quelques réflexions. Et même si naturellement nous ne soutiendrons pas par notre vote cette convention, en tant qu’opposition constructive nous saluons ce qui doit l’être en termes d’avancées. En particulier nous notons et nous nous satisfaisons naturellement d’un certain nombre de choses : l’élargissement des conditions d’indemnisation des titres de transports (qui a été soulevé il y a quelques minutes) à tous les usagers dès l’été prochain, de même que la mise en place de nouveaux abris-vélos et l’extension du service Accès TER.

Nous aimerions croire le fait que cette convention s’appuie « sur le développement d’offres de transports de 6,5 % entre 2022 et 2024 dans les Pays de la Loire ». Mais il nous semble toutefois que cet effort prospectif est un petit peu optimiste car le contexte ne se prête pas avec tant de certitude à une telle évolution de notre offre ferroviaire régionale. Et des facteurs aussi divers que l’actualité européenne et mondiale, qui a été longuement évoquée ce matin dans notre assemblée, notamment sur ses conséquences énergétiques, mais aussi une éventuelle reprise de la crise pandémique, pourraient avoir bien sûr un influence sur ces deux objectifs finaux de + 6,5 % d’ici deux ans et a fortiori celui de + 67 % en neuf ans sur l’exercice 2022-2031.

Concernant la progressive ouverture à la concurrence, naturellement notre analyse diverge de celle de la majorité régionale : la pleine adhésion à cette ouverture et, plus précisément, la volonté que cette ouverture se fasse rapidement. Sans doute l’exemple de la Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui est un peu pionnière dans cette ouverture à la concurrence, incite-t-il la majorité à faire les choses très rapidement, dans une transition de la SNCF à un opérateur privé qui n’a rien de progressive et présente déjà des incidences assez nettes en termes tarifaires, puisqu’il y a une augmentation tarifaire en Provence-Alpes-Côte d’Azur sur le réseau ferroviaire régional. C’est cette perspective et celle plus largement, bien sûr, d’un moindre contrôle de la qualité de service qui détourne notre groupe de l’ouverture à la concurrence.

Concernant les autres rapports, précisons, notamment sur le 106, Modernisation du parc de matériel roulant régional, que nous nous interrogeons sur le coût et le bien-fondé de certaines modifications d’aménagements : les nouvelles tablettes, le nouveau pelliculage Aléop sur les wagons ; certainement du détail, mais du détail qui, tout de même, coûte au contribuable.

Enfin, nous nous exprimerons brièvement sur l’amendement relatif à la gratuité des TER pour tous les réfugiés, avant le vote. Et naturellement pour notre groupe, cet amendement n’a pas de légitimité car sa demande est excessive et échappe au sens des réalités. Ce qui est proposé aujourd’hui par la SNCF depuis la fin février aux réfugiés ukrainiens fuyant une guerre et une invasion n’a pas vocation selon nous à être généralisé à toutes les populations, à toutes les situations. Et cependant notre opposition à cet amendement ne se fait pas pour (ou que pour) des raisons techniques et réglementaires comme ont pu être avancées par la majorité régionale. Notre opposition est philosophique. C’est que, pour me répéter, cette gratuité qui est faite aux réfugiés ukrainiens n’a pas vocation à être généralisée à toutes les populations, à toutes les situations.

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