Conseil municipal : interventions de nov. 2018

Délibération n° 19

Médiathèque Etienne Caux de Saint-Nazaire – Demande de subvention auprès de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) pour l’achat d’un Bibliobus

Seul le prononcé fait foi.

Monsieur le maire, chers collègues.

Je n’interviendrais pas directement sur le Bibliobus, ni sur la médiathèque. Nous voterons évidemment cette délibération. Je voudrais intervenir très brièvement sur la figure d’Étienne Caux. Parce que, question : qui est Étienne Caux, exactement ? La question peut prêter à sourire. Mais, il me semble qu’elle est sérieuse.

Alors, il y a quelques semaines, par hasard, j’ai fait une petite recherche, pour voir qui était Étienne Caux. Je savais que c’était l’ancien maire. Mais je n’en savais guère plus. Je vous conseille de chercher sur Internet « Étienne Caux ». Vous verrez. Vous observerez le résultat, c’est-à-dire : une absence de résultat. Car Caux, maire de Saint-Nazaire entre 1969 et 1983, membre du Parti socialiste, ne dispose pas de notice biographique en ligne. Et les deux informations que je viens de citer sont les seules disponibles sur Internet. En fait, selon Internet, Étienne Caux, c’est une médiathèque, et, un point c’est tout. Plus symboliquement, il n’est pas référencé sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia qui, si bien sûr, elle présente un contenu assez inégal, inclut logiquement des notices biographiques de nos différents maires, que ce soit François Blancho, que ce soit vous-même, monsieur le maire, que ce soit Joël Batteux.

De manière symbolique, Étienne Caux est donc avant tout connu par le biais de ceux ayant travaillé avec lui, comme nous l’avons vu ce matin encore, lorsque vous avez mentionné le fait que Jean Fabry avait été l’un de ses adjoints, je crois entre 1971 et 1983. En conséquence, le groupe Rassemblement national souhaiterait savoir si les archives de la Ville auraient la possibilité de faire un travail biographique minimal sur Caux. A notre sens, cela pourrait consister en un encart qui me semble-t-il n’existe pas sur le site Internet de la Ville, du type « Les maires de Saint-Nazaire », avec les maires successifs, une petite photo et une petite biographie. Dix ou quinze lignes suffiraient sans doute pour chacun, afin que tous les Nazairiens puissent avoir accès à ce savoir historique local, figure d’un passé qui n’est pas si éloigné, finalement.

Voilà, c’est une proposition. Merci de votre écoute.

Délibération n° 22

Rapport d’orientations budgétaires (ROB)

Seul le prononcé fait foi.

Monsieur le maire, chers collègues

La position du Rassemblement national (RN) dans ce débat d’orientations budgétaires ne changera pas, ne surprendra pas. Nous sommes avant tout soucieux que notre collectivité procède à des économies, au bénéfice de ses administrés. Pour rappel, le 22 décembre dernier, lors du précédent rapport d’orientations budgétaires, vous aviez moqué notre analyse des nécessaires économies à faire, sur les subventions à des associations politisées ou communautaristes, les frais de communication de la collectivité, ou les postes de direction de services ou de cabinets excessivement rémunérés, et parfois en doublon.

Sur ce dernier point, pourquoi être passé de trois à quatre collaborateurs de cabinet, en 2017, par exemple ? Quant à notre communication, pourquoi avoir consacré 9 000 euros à un changement d’identité graphique (notamment du logotype de la Ville) qui, selon nous, ne s’imposait pas ? En tout cas, il ne s’imposait certainement pas à ce prix… Quid, aussi, de l’utilité du million d’euros consacré au grand et du petit Dragons, dans le centre-ville ? Cette belle création n’a pas eu l’impact souhaité sur la dynamisation du centre. Et cela était prévisible. Plus précisément : nous l’avions prévu. Que n’aurait-on pas pu consacrer ce million à la réfection et à la propreté de la voirie dans ce même centre, par exemple.

L’an passé, raillant notre appel à une gestion plus économe, comme quelque discours démagogique, sans doute, vous aviez feint de ne pas voir ce qu’il était. Nous ne parlions en effet pas en démagogues — c’est-à-dire en menteurs, en séducteurs — mais en populistes au sens strict, sans rien renier de ce terme. Car le populisme, soit la solidarité avec le peuple, l’écoute du peuple et l’amour du peuple sont les nos seuls moteurs de notre action politique et sociale. En cela, nous ne sommes que ses vecteurs, son expression ; en tout cas, scrutin après scrutin, l’expression de quatre mille à sept mille femmes et hommes de ce peuple, les Français de Saint-Nazaire.

Élus du peuple, donc, mandatés par son suffrage, nous disions en décembre 2017, malgré les rires, que des économies s’imposaient. Force est pourtant de constater qu’en un an, les choses n’ont pas changé. Lorsque nous évoquions ainsi, depuis ces dernières années, la hausse continue du nombre de postes de directions de services et de cabinets, nous ne croyions certes pas nous payer de mots. Mais vos chiffres parlent encore mieux que nous.

Le rapport d’orientation budgétaires (ROB) nous apprend ce faisant, en page 45, une hausse record des dépenses de personnels, passant en un an d’environ 50 millions à 55,5 millions d’euros, soit une augmentation de 11 %, qui est nettement supérieure à celle des trois années précédentes, comprise entre 1 et 5 %, annuellement. De manière plus parlante, l’on peut résumer qu’à Saint-Nazaire, la hausse des dépenses de personnels durant l’exercice 2016-2017, représente les deux tiers de la hausse constatée depuis le début du municipe, il y a quatre ans et demi. Or, les économies sont d’autant plus rendues nécessaires que, personne n’en disconviendra, 2018 était la dernière année « utile » du municipe, étant donné que ce qui sera engagé à partir de l’an prochain aura peu de chances d’obtenir des résultats tangibles d’ici le renouvellement de notre conseil municipal, en 2020.

Concernant l’encours de la dette de notre commune vous ne pourrez vous réfugier longtemps sous le discours de notre bon niveau, par rapport à la strate démographique de Saint-Nazaire. Ne pas se situer au niveau de villes plus mal gérées que nous — souvent par les mêmes majorités de gauche plurielle, au reste ! — ne nous semble pas, en soit, être un critère raisonnable, cela d’autant plus, alors que notre dette progresse. Vous rappelez ainsi que l’encours de dette est de 54 millions d’euros à fin 2017, tout en prévoyant qu’il passe à 72 millions à la fin du municipe. Où est « l’encours de la dette […] maîtrisé » dont parle monsieur Arnout, page 50 ? Nous ne saisissons pas cette maîtrise.

Ainsi, selon les chiffres prévisionnels du rapport, notre dette pourrait avoir exactement et symboliquement doublé durant le municipe, partant d’une base de 36 millions d’euros, laissée par Joël Batteux. Saint-Nazaire aura ainsi travaillé avec difficulté à apurer l’encours de sa dette pendant des années pour, putativement, retrouver un encours de dette quasiment similaire à celui d’il y a vingt ans (76 millions pour rappel en 2000). Vu ce « Retour vers le futur » budgétaire, que l’on ne parle pas ensuite, ni d’une ville inventive, ni d’un maire qui n’augmentera pas les impôts locaux ! Car cette promesse de campagne, assurément, ne sera valable que le temps d’un premier mandat, et vous la renieriez au second, si jamais les Nazairiens vous reconduisiez. La pression de notre dette et votre refus des économies nécessaires vous y conduirait, évidemment. Il faudra alors changer votre slogan de campagne en « Fraternelle et inventive… fiscalement », et bien expliquer ensuite à vos électeurs que vous menez une politique de gauche, du « socialisme », paraît-il. Bon courage.

Le RN, pour sa part, propose une politique différente, qui consistera, dès son accession à la Mairie en 2020, à procéder à une stabilité de l’encours de la dette, puis, à mi-mandat, sa baisse annuelle de 2 %, par les économies citées, et d’autres encore — il ne sera plus question de dilapider à tout va par n’importe quelles subventions associatives, celles-ci étant dorénavant conditionnés à leur intérêt pour la collectivité — et la création de cercles vertueux.

Gageons par exemple que les 3,8 millions d’euros complémentaires que nous mettrons sur le municipe 2020-2026 pour l’augmentation d’effectifs des policiers municipaux de dix à vingt-cinq, prélevés par une baisse d’un quart des indemnités d’élus, aura des effets de moyen terme sur la sécurité publique, donc, générera des économies pour la Ville : plus besoin (ou moins besoin) par exemple de remplacer les aubettes et le mobilier public en général, périodiquement dégradé par un certain nombre de racailles, par exemple, ce que nous avons encore vécu le 31 octobre dernier, à Prézégat et à la Bouletterie, à notre grande honte.

Plus besoin non plus de subventionner la politique des « potes » en blousons bleus, celle des médiateurs de tranquillité publique, puisque ladite tranquillité sera assurée par une police municipale renforcée et armée. Nous pourrons ainsi conclure notre mandat avec une baisse cumulée de l’encours de la dette de l’ordre de cinq points, soit un encours de dette prévisionnel de 69 millions d’euros. Aux électeurs de juger souverainement ensuite s’ils veulent avec nous, non pas le retour aux années trente, mais entrer sereinement dans les années trente : les années 2030.

Vous le comprendrez donc, à l’issue de ce débat, lorsque nous devrons voter le budget, ultérieurement, celui-ci n’aura pas l’onction du groupe RN. Il faut refuser ce budget, et tout budget de la sorte, tant que vous n’aurez pas enclenché une gestion plus économe de la Ville. Au-delà d’une autre politique, cela passe aussi par la participation d’élus des oppositions aux arbitrages budgétaires et à la répartition des crédits. Cette position, que nous manifestions en 2017, n’est toujours pas entendue à ce jour. Il le faut, pour plus de transparence, et une gestion plus concertée de l’argent public.

Monsieur le maire, chers collègues, merci de votre écoute.

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