Une écologie patriote, avec Marine Le Pen

Tribune


Le Collectif Nouvelle écologie a tenu vendredi soir à Paris son assemblée générale extraordinaire. À l’issue de celle-ci, j’ai démissionné du Collectif, où j’assurais depuis juin 2016 la fonction de secrétaire général adjoint.

Je quitte cette association, car je n’accepte pas que, par modification de l’article 1 de ses statuts, elle se dissocie du Rassemblement Bleu Marine et de Marine Le Pen, pour rejoindre les Patriotes et Florian Philippot. L’indépendance affichée de cette association vis-à-vis du RBM, n’est en effet qu’un prétexte pour rejoindre un autre horizon politique, comme l’ont d’ailleurs fait avant elle le Collectif Belaud-Argos et le Collectif Racine.

Ce choix de partir du Collectif Nouvelle écologie sera aussi, j’en suis certain, celui de beaucoup de responsables et d’adhérents, par fidélité à Marine Le Pen et au Front national. D’ores et déjà, une quarantaine d’entre eux quitte aujourd’hui le Collectif, par cette même fidélité, et la volonté d’une parole écologiste forte au Front national. Responsables et adhérents du Collectif, nous refusons que l’association dans laquelle nous nous sommes investis depuis plus de trois ans soit déviée de son objectif, en trahissant notre allégeance et en ralliant une aventure politique et électorale dont nous savons par avance qu’elle sera sans issue.

Les statuts initialement déposés en 2014 indiquaient en effet que l’association était « associée au Rassemblement Bleu Marine ». Le dévoiement actuellement à l’œuvre du but de Nouvelle écologie est donc évident. Notre mission est, et aurait dû rester, la réflexion programmatique sur les questions environnementales pour le Front national, et Marine Le Pen : mission remplie avec un travail sur vingt-et-une propositions, remises le 2 décembre dernier à la candidate, dans le cadre d’un grand colloque thématique. Cette réflexion théorique sur notre projet environnemental pour la France aurait pu être poursuivie dans le cadre de Nouvelle écologie et pour Marine Le Pen, en vue des scrutins futurs, des victoires futures.

En choisissant de quitter le RBM, la direction du Collectif choisit une voie sans issue. Quant à sa propension à considérer soudainement Marine Le Pen comme allant à rebours de la défense de l’environnement — selon les déclarations tenues lors de l’assemblée générale — elle est sans fondement.

Beaucoup plus qu’en 2012, durant sa dernière campagne présidentielle, la candidate soutenue par le FN a régulièrement fait savoir son attachement à une écologie véritable, comme élément à part entière de son programme de gouvernement. Cette volonté d’une « France durable », pour reprendre le concept qu’elle avait théorisé, s’est manifestée jusque durant l’entre-deux tours, avec un déplacement remarqué le 30 avril dernier à l’usine d’alumine Alteo de Gardanne, pour signifier à l’opinion son inquiétude face au drame environnemental du rejet des boues rouges dans le Parc national des Calanques. Qui peut honnêtement dire qu’une candidate à l’élection présidentielle effectuant un tel déplacement à quelques jours du scrutin ne s’intéresserait pas aux questions d’écologie ?

Y compris sur le plan de l’écologie, la parole maximaliste de certains sur l’Europe n’aidera en rien la France. Elle est nocive pour nos agriculteurs, nos entreprises, nos ingénieurs, tous les praticiens d’une écologie réelle et quotidienne, et, au fond, pour tous les Français, en ce qu’elle condamne l’écologie à une voie de garage : une écologie punitive, celle-là même que le Collectif Nouvelle écologie dénonçait.

Relativement, en particulier, à la question du glyphosate — puisqu’un hypothétique « revirement » du FN sur ce sujet est reproché par certains à la suite de ses votes récents au Parlement européen — nous ne nions en rien que des produits de substitution à cet herbicide cancérigène existent d’ores et déjà. Il reste cependant à en généraliser la production et à aider financièrement nos agriculteurs, pour qu’ils puissent assumer une transition sereine. Or, en dépit du caractère dangereux de ce produit, en interdire immédiatement l’utilisation sans période transitionnelle est une erreur. C’est l’erreur de ceux qui parlent de l’agriculture sans la pratiquer.

Sur l’écologie en général, reconnaissons-le, notre mouvement partait de loin. Mais nul ne peut avancer que Marine Le Pen n’a pas de conscience écologique. De nombreux faits en ont témoigné, tout au long de la campagne présidentielle : prise en compte des dérèglements climatiques, reconnaissance du passage à l’ère anthropocène, compte tenu des activités industrielles des civilisations humaines — elle fut d’ailleurs l’une des seules à le faire parmi les candidats — politique intelligente vis-à-vis des énergies renouvelables, avec la promotion d’un secteur solaire français et de la recherche sur le thorium, volonté de promotion d’une agriculture à taille plus humaine, loin de l’agro-productivisme actuel, discours théorique sur la protection du Vivant devant la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, travail de fond en réponses aux grands projets infrastructurels affectant notre environnement (projet ferroviaire Lyon-Turin et de LGV Provence-Côte d’Azur, Grand contournement Ouest de Strasbourg, aéroport de Notre-Dame-des-Landes…), dénonciation des déséquilibres territoriaux induits par les lois NOTRE et MAPTAM, etc. Les exemples sont nombreux, qui traduisent la prise de conscience de notre famille de pensée concernant l’urgence environnementale.

Or, puisque nous partions de loin, il faut conserver notre élan, et aller plus loin encore avec Marine. Un patriotisme intégral ne saurait se passer d’une dimension écologique. Pour nous, dans la France du XXIe siècle, les défenseurs du vrai patriotisme restent Marine Le Pen et le Front national.

En conséquence, j’appelle tous les adhérents et responsables du Collectif Nouvelle écologie à quitter cette association, en ne renouvelant pas leurs adhésions, et en abandonnant leurs responsabilités éventuelles, par fidélité à Marine Le Pen et au Front national.

C’est auprès d’elle et dans ce mouvement que les patriotes sincères pourront porter une véritable parole écologiste, à l’avenir. Aussi, attentifs au discours de Crac’h, dans lequel Marine Le Pen exprimait le 22 octobre dernier sa volonté de recréer des structures de réflexion sur des sujets comme l’écologie et la protection animale, sous forme de « cercles » intégrés au FN, les signataires de cette tribune sont immédiatement disponibles pour l’y aider. La refondation de notre mouvement doit aussi en effet passer par la défense d’une écologie concrète.

Sign GB2

Gauthier BOUCHET
Secrétaire général adjoint du
Collectif Nouvelle écologie (2016-2017)


COSIGNATAIRES : Gaëlle BAUDRY, adhérente du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Marc BENNOTEAU, adhérent du Collectif (Orne) — Jean-Louis BLAVIER, responsable départemental du Collectif (Tarn) — Henri CAZENAVE, responsable départemental du Collectif (Loire) — Pénélope CHALON, conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes, adhérente du Collectif (Ain) — Christophe CLAUDEL, adhérent du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Muriel COATIVY, conseillère régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, adhérente du Collectif (Métropole de Lyon) — Jean-Luc CURUTCHET, adhérent du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Kévin DIEBOLD, adhérent du Collectif (Bas-Rhin) — Olivier DOUAY, adhérent du Collectif (Loire-Atlantique) — Marie-Thérèse FESENBECK, adhérente du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Claudine FUENTES, adhérente du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Vivianne FUNEROT, adhérente du Collectif (Eure) — Jean-Yves GATAULT, adhérent du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Irène GEAY, conseillère municipale de Fayence, adhérente du Collectif (Var) — Alexia GERONIMO, responsable départementale du Collectif (Bouches-du-Rhône) — Sylvie GODDYN, député du Nord-Ouest au Parlement européen, adhérente du Collectif (Nord) — Gilles GODEFROY, adhérent du Collectif (Indre-et-Loire) — Manuel GRACIA, responsable départemental du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Baptiste GUÉRIN, adhérent du Collectif (Loire-Atlantique) — Dominique GUÉRIN, adhérent du Collectif (Loire-Atlantique) — Antoine KIEFFER, adhérent du Collectif (Côtes-d’Armor) — Jean-François LOPEZ, adhérent du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Laurent LOPEZ, adhérent du Collectif (Bouches-du-Rhône) — Mireille MARTIN, adhérente du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Stéphane MASSANELL, adhérent du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Stéphane NOLLET, adhérent du Collectif (Nord) — Georges PUIG, adhérent du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Arnaud de RIGNÉ, adhérent du Collectif (Loire-Atlantique) — Marie ROCH-MONTCALM, adhérente du Collectif (Lozère) — Davy RODRÌGUEZ, directeur national adjoint du FN jeunesse — Grégory ROOSE, adhérent du Collectif (Alpes-de-Haute-Provence) — Françoise SARLANDIE-ROBERTIE, adhérente du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Richard SALON, responsable départemental adjoint du Collectif (Bouches-du-Rhône) — Hélène VALETTE, adhérente du Collectif (Bouches-du-Rhône) — Dominique VANDRA, conseillère municipale de Fréjus, adhérente du Collectif (Var) — Dany de VERA, adhérent du Collectif (Pyrénées-Orientales) — Gaëtan WIART, adhérent du Collectif (Calvados)

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